mardi 24 février 2015

Pierre Cardin

Une légende de la couture s'installe dans le Marais, au coeur du 4e arrondissement de Paris. Pierre Cardin vient d'inaugurer au 5 rue Saint-Merri, à deux pas de l'incontournable Centre Georges-Pompidou, son nouveau musée baptisé, comme son grand frère de Saint-Ouen, Passé-Présent-Futur. Eve Ruggieri, l'une des plus belles voix de Radio Classique, était du voyage...

En 2006, Pierre Cardin réunissait une centaine de ses créations à Saint-Ouen. Jeudi 13 novembre, s'ouvrait son nouveau musée à Paris. Passé-Présent-Futur permet de redécouvrir 200 modèles haute couture du créateur qui fut l'un des hérauts de la mode futuriste des années 60, au côté de Paco Rabanne et André Courrèges. Le musée s'intéresse également aux bijoux, aux accessoires de toutes sortes . À 92 ans, Pierre Cardin a inauguré avec bonheur cette nouvelle adresse parisienne plus de soixante ans après ses débuts.


Visiter le musée Passé-Présent-Futur, c'est plonger dans plus de soixante ans de création.


Pierre Cardin commence son apprentissage à l'âge de 14 ans à Saint-Étienne. Il ne vient à Paris que vers la fin de la guerre. Au sein de la maison Paquin, il fait ses armes et rencontre Jean Cocteau pour lequel il dessine les costumes de son extraordinaire film La Belle et la Bête. Cardin conservera son goût pour le spectacle et continuera de créer des costumes de scène. Après un passage auprès de Schiaparelli Cardin devient premier tailleur de Christian Dior et l'un des artisans du mythique New Look. En 1950, il rachète la maison Pascaud et se lance avec un premier défilé en 1953. À la fin de cette décennie, alors qu'il vient d'intégrer la chambre syndicale de la couture, Pierre Cardin lance une ligne homme et fait scandale avec le prêt-à-porter inspiré par le savoir-faire couture.

Les années 60 sont celles de l'expansion. Cardin habille aussi bien les Beatles que John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir. Dans la décennie suivante, il se lance avec succès dans le design et le mécénat. À deux pas de la Concorde, il ouvre l'espace qui porte son nom, où se produiront aussi bien sa muse Jeanne Moreau que Marlene Dietrich. Aujourd'hui encore, ses murs bien vivants accueillent des spectacles, des expositions et la très banchée soirée Flash Cocotte. En 1974, Pierre Cardin est le premier couturier à faire la couverture du magazine Time. Vingt ans plus tard, il est le premier de sa discipline à faire son entrée à l'Académie des beaux-arts. Designer, couturier, mécène et businessman, Pierre Cardin est aussi le propriétaire de Maxim's, une marque qu'il a su exporter dans le monde entier dans les années 80. 




vendredi 20 février 2015

Gypset Life

Gypset : contraction de Gypsy et jetset découverte d'un style de vie ...





La bohème des temps modernes s’invente ici... auprès de la gypset girl :  Une élégante semi-nomade, une bohèmienne chic, qui trimbale son sens inné du style aux quatre coins du globe. Le monde lui appartient. Elle en a fait son territoire, son terrain de jeu, change de ville comme d’autres de chemise, et pose ses valises millésimées au gré de ses envies. Son signe particulier  : contrairement à la jet-setteuse lambda, elle fuit les palaces clinquants et les plages VIP. Son truc c'est l’authenticité. Elle cultive en plus une coolitude chicissime dans de petits paradis encore préservés d’un tourisme de masse. Cette nouvelle tribu de néonomades répond à des codes bien précis.

Julia Chaplin est, elle, l’heureuse élue des gypset girls .Cette trentenaire américaine à l’allure de bohème chic est peu connue du grand public. Pourtant, elle est le leader de la bande. Mieux, c’est elle qui a inventé le terme. Julia est travel writer, soit une heureuse journaliste payée par Vogue US et le New York Times pour parcourir mille et une contrées, rencontrer mille et une personnes, tester mille et un hôtels… et en rapporter mille et un récits et souvenirs.


Julia Chaplin

Globe-trotteuse dans l’âme, elle côtoie au fil de ses voyages des femmes et des hommes à la philosophie de vie simple et alléchante : poser ses valises partout et nulle part pour un temps indéterminé et cultiver un sens du style certain. Les gypsetters sont nés. Fascinée par cette tribu qui allie chicitude et authenticité, Julia dissèque l’attitude, les looks et les lieux de prédilection des membres de ce courant dont elle fait dorénavant partie.

Gypset Style et Gypset Travel par Julia Chaplin. Éditions Assouline

Écrivains, artistes, designers, musiciens, surfers…, les gypsetters sont bons vivants au sens littéral du terme. Parmis elles ont trouve des filles stylées, 
autres gypsetteuses en vue, Tatiana Santo Domingo (fiancée d’Andrea Casiraghi) et Dana Alikhani. Les deux amies d’enfance parcourent le monde dès qu’elles le peuvent : Inde, Pérou, Argentine, Iran, Italie…

Les Muzungu sisters traduire "les voyageuses"

Elles tissent à l’occasion des relations étroites avec une multitude de petits artisans au point de laisser tomber les tenues griffées et de s’afficher sur les tapis rouges en djellaba, sari et sarong rapportés de leurs virées lointaines. L’idée fait mouche. Rapidement, elles lancent Muzungu Sisters, un site où l’on peut acheter tous leurs trésors de voyages, du panier sicilien au boléro péruvien, en passant par le pantalon chypriote. Notons que « muzungu » signifie « voyageuse » en swahili…
« At home in the world » : « le monde est ma maison » ou « je suis partout chez moi ». Cette soif d’ailleurs, la gypset girl l’applique aussi à son intérieur. Son nid est un joli patchwork inspiré des artisanats du monde entier : kilim persan, miroir indien, poteries africaines, plaid mongolien… Derrière chaque pièce de la déco se cache une rencontre, la main d’un artisan. Rien n’est posé là par hasard. Tout fait sens. On est loin des inté-rieurs minimalistes et monochromes. 


Ne lui parlez pas de Saint-Barth. Encore moins de Saint-Tropez… Bien trop attendus. La gypset girl préfère les destinations confidentielles, celles qu’on se refile sous le manteau 100 % laine d’alpaga made in Pérou. Elle mise tout sur le chic but not famous ...
On a de grandes chances de la croiser dans une cabane de pêcheurs à Montauk, dans un tipi à Tulum au Mexique, dans une crique des îles Éoliennes en Italie ou encore dans une bergerie en Cornouaille. Jamais elle ne s’affichera dans un palace tape-à-l’œil. Elle préférera les abris moins conventionnels, comme la yourte, la roulotte, la tente ou le cabanon, le tout configuré façon grand luxe. Se la jouer Robinson Crusoé au chicissime Lake Manyara Tree Lodge en Tanzanie, ou encore traîner son paréo à José Ignacio en Uruguay, petit village de pêcheurs devenu le spot le plus chic d’Amérique latine…


Baba cool chic. Vous n’y lirez aucun logo. La gypset aime les pièces uniques, le fait main. Sa penderie croule sous les ponchos péruviens, les caftans persans, les boubous africains… Usés, délavés, imparfaits ? Encore mieux. Elle est la reine du mix and match : couleurs, matières, imprimés… Elle affiche une mode gaie et chaleureuse. Pas de Louboutin à l’horizon, mais des spartiates en cuir ou des tongs brésiliennes, car la gypset girl est une grande adepte de la no shoes attitude, soit déambuler pieds nus et sourire aux lèvres. Ses bonnes adresses ? Hum… difficile à dire de manière précise. Disons qu’elle écume les marchés et les bazars de la planète à la recherche de la pépite.



Car la gypsetteuse a beau marcher pieds nus, elle n'en reste pas moins connectée aux créateurs actuels. Le style gypset gagne du terrain et les designer proposent dans leurs collections des pièces comme le kaftan.

Kaftan Emilio Pucci 

Kaftan Temperley London

Elisabeth Taylor en kaftan brodé 

Raquel Welch en kaftan à franges Valentino pour le Vogue US 1969

Cette tendance puise ses sources dans sixties, les personnalités du show biz et des créateurs comme les Beatles en Inde, Pink Floyd a Ibiza, les Stones, le couple Getty et Yves Saint-Laurent au Maroc, Brigitte Bardot à Buzios afin de fuir une société de consommation surfaite et les débuts du tourisme de masse.

Talitha Getty et son mari à Marrakech 

Yves Saint-Laurent dans son Riad au Maroc 

Brian Jones et Anita Pallenberg, Keith Richard au Maroc 


Brigitte Bardot à Buzios 

Le séjour des Beatles en Inde se déroule de février à avril 1968, àRishikesh, une ville située dans le nord du sous-continent, au pied de la chaîne de l’Himalaya et au bord du Gange. Ils s’y rendent avec leurs épouses et amis afin de recevoir l’enseignement du Maharishi Mahesh Yogi, concepteur de la Méditation transcendantale. Ce voyage survient six mois après leur initiation à cette pratique, en août 1967, au cours d’un stage de quelques jours à Bangor au pays de Galles.


Les Beatles en Inde en 1968

Cet épisode a servi de cadre à l’écriture de la quasi-totalité des chansons de l’album blanc des Beatles, paru en novembre 1968, et à d’autres présentes sur Abbey Road et Let It Be, comme sur certains albums en solo publiés après la séparation du groupe.

L'album Blanc des Beatles


L'histoire retiendra, à tort ou à raison, que le Beatles fut le premier musicien rock à être allé trouver Ravi Shankar, en Inde, est George Harrisson amorçant le mouvement de la world music, qui assaisonna la pop occidentale de mysticisme et d'encens. George Harrison devint, en 1966, disciple de Ravi Shankar, qui garda de cet élève «joyeux et appliqué» un meilleur souvenir que de Brian Jones, le Rolling Stones qui eut la même idée qu'Harrison en 1967.

Georges Harrisson et Ravi Shankar au sitar

Brian Jones